Le projet des Centres d'excellence africains pour l'impact sur le développement (CEA Impact) est un projet régional de l’enseignement supérieur auquel participent 11 pays d'Afrique subsaharienne. Il est soutenu par la Banque mondiale et l'Agence française de développement (AFD). Le projet soutient 43 centres d'excellence, 5 centres émergents et 4 collèges d'ingénierie axés sur l'enseignement supérieur, la recherche appliquée et la résolution des problèmes de développement. En tant que projet régional, le CEA Impact renforcera la capacité des ressources humaines de l’Afrique subsaharienne tout en faisant la promotion de l'excellence et du réseautage ; ce qui a pour conséquence la réduction des doubles emplois inutiles et l’adéquation entre la formation et le marché de l’emploi.
Le Togo à travers l’Université de Lomé participe à ce Programme de Centres d’Excellence Africains de la Banque Mondiale. Ainsi à la suite du renouvellement du Centre d’Excellence Régional sur les Sciences Aviaires (CERSA), deux nouveaux centres ont été retenus dont le Centre d’Excellence Régionale sur Villes Durables en Afrique (CERViDA -DOUNEDON). Il est à préciser que l’expression « dounedon » est la traduction littérale en langue Ewe, un dialecte du Togo, de « que la ville soit durable ».
La mise en place de ce Centre d’excellence s’inscrit dans la droite ligne du Plan National de Développement (PND) du Togo et vise à renforcer la visibilité de l’Université de Lomé en matière de partenariat, de formation et de recherche dans le secteur du développement urbain durable et à accompagner les pays africains à relever les défis de l’urbanisation dans le continent.
En effet, plus de quatre cent millions d’Africains vivent en ville. Ce nombre croit en moyenne de 7% par an. Cette croissance urbaine se fait en marge de toute planification avec un processus par le bas qui ralentit la transformation structurelle des villes. Pour stimuler un développement économique, social et environnemental, des modèles d’urbanisation plus durables sont à préconiser (OCDE, 2016).
Par ailleurs, en Afrique de l’Ouest, le nombre d’agglomérations de plus de 10 000 habitants/an augmente très rapidement. A l’instar de la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, le Togo connaît une urbanisation accélérée de 25,2% à 37,7% de 1981 à 2010 (Rapport Habitat III, 2016).
Cette macrocéphalie urbaine s’observe particulièrement dans le Grand Lomé, capitale du pays. Avec ses 1 432 453 habitants, il abrite près de 2/3 de la population urbaine et plus de 23% de la population togolaise sur seulement 0,037% du territoire togolais.
De nombreux problèmes se posent dès lors aux villes africaines dont les plus courants incluent le surpeuplement, la congestion, la carence des services de base, l’insuffisance de logements adéquats, des infrastructures dégradées, un système de transport et de mobilité défaillant et l’augmentation de la pollution de toutes sortes.
Ces situations chaotiques communes à tous les pays africains génèrent des problèmes de gestion de l’espace urbain. Ce qui dénote de la multiplicité des défis de l’urbanisation rapide à relever par les pouvoirs publics et les structures décentralisées: enlèvement et la gestion en toute sécurité des déchets solides tout en optimisant l’utilisation des ressources et en réduisant la pollution et la pauvreté ; équité d’accès aux services essentiels, au logement résilient, facilité d’accès aux moyens de transport sobres et performants, aux emplois, développement de l’économie circulaire, aménagement et gestion des espaces partagés, etc.
Dans la logique de la vision des Nations Unies sur le développement à long terme des sociétés sur les plans économique, social et environnemental, le Togo, dans sa Politique Nationale de l’Habitat et du développement urbain s’est fixé comme entre autres objectifs, « d’assurer la planification et l’aménagement durables des villes ».
L’ampleur de la pénurie de cadres et de techniciens supérieurs devant soutenir les autorités des 117 communes du Togo - pour penser, planifier l’occupation de l’espace urbain pour un développement durable qui prendrait en compte les enjeux sociaux, économiques, environnementaux de l’heure - révélatrice de la pente à gravir pour atteindre les objectifs de l’ODD11, reste un obstacle majeur. Car de la bonne lecture entre autres des paramètres environnementaux dépendent les bonnes décisions.
Au regard de ce qui précède, l’Université de Lomé, en créant le CERViDA-DOUNEDON, s’engage à contribuer au développement endogène et durable des villes, d’une part, par la formation de gestionnaires urbains et le renforcement des capacités des acteurs de la gouvernance urbaine, et d’autre part, par la réalisation des activités de recherche/développement pour des établissements humains ouverts à tous, sûrs, résilients, décomplexés, réactifs, éco-citoyens et durables. Tous ces travaux de recherche seront axés sur une approche holistique et interdisciplinaire.
Les principales activités du Centre portent sur :
- Les formations en master et doctorat, mention Développement Urbain Durable et de courtes durées pour le renforcement des capacités des professionnels (voir nos offres);
- La recherche scientifique sur les questions de planification urbaine participative, d’assainissement urbain, de mobilités urbaines durables, de droit à la ville et les territoires inclusifs et de logement durable ;
- Les partenariats avec les institutions scientifiques, techniques, industriels et administratives en charge des questions urbaines pour une plus grande et plus efficace implication des différents acteurs dans la gestion durable de la ville ;
- Les rencontres scientifiques nationales et internationales sur les questions de villes durables.
La mise en œuvre de cet important projet du CERViDA-DOUNEDON se fera par la méthode participative qui vise à pousser toutes les parties prenantes à être acteurs de leur propre épanouissement.
